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Plus de 100 000 m² prévus Des serres chauffées par un incinérateur de déchets

Gilles Briffaud, président des Serres de Bessières (Haute-Garonne), recevait la presse, mardi 5 juillet, pour une toute première visite de ce nouveau site de production de tomates, chauffé par l’incinérateur de déchets Econotre du groupe Suez. Les premières plantations datent du début de février et les premières ventes de tomates, d’avril.

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Gilles Briffaud est un agriculteur multicarte. Producteur de pommes et de melons, expéditeur de fruits à Lafrançaise (Tarn-et-Garonne), producteur de prunes d’ente et ex-gérant de Prunidor, à Bergerac (Dordogne), vigneron en AOC Gaillac (Tarn)… Il est aujourd’hui l’exploitant agricole de la serre construite à Bessières, à côté de l’incinérateur de déchets. « C’est en passant tous les jours devant cette usine qui produisait de la chaleur que je me suis dit qu’il était dommage de perdre toute cette énergie, raconte-t-il. J’ai alors eu l’idée de construire des serres qui permettraient de recycler la vapeur perdue, mais c’était un projet énorme. J’ai dû trouver des partenaires pour le monter. »

17 M€ investis au final

La SAS Serres de Bessières est ainsi détenue à 40 % par la Fibaq, société familiale de Gilles Briffaud, à 40 % par Oubatimes, société dirigée par Claude Domenget, conseiller juridique et directeur général des serres, et à 20 % par Agro Invest, fonds de développement spécialisé dans l’agro-industrie.

Le projet total porte sur 102 000 m² de serres qui devraient être construites d’ici à 2018, pour un investissement de 17 M€. Pour le moment, 7 M€ ont été investis dans 32 000 m² de serres.

FranceAgriMer a apporté une aide de 300 000 € et le conseil régional du Midi-Pyrénées 200 000 € de subvention et 1 M€ d’avance remboursable sur sept ans. Decoset, syndicat mixte de traitement des déchets, et Econotre ont aussi consacré 3 M€ pour la captation et le transfert de chaleur.

Le plus gros échangeur d’Europe

La technologie utilisée est innovante. C’est la première fois que des serres sont chauffées avec de l’eau à basse température (42°C). Il aura fallu un an et demi d’ingénierie pour concevoir un système spécifique, doté du plus gros échangeur eau-eau d’Europe. Les premières plantations de tomates en grappes ont eu lieu au début de février. La serre fonctionne en lutte biologique intégrée et la pollinisation se fait grâce à des bourdons. Les 120 000 plants actuels donneront 1 500 tonnes d’ici à novembre. Les plantations suivantes se feront en décembre pour que les nouvelles tomates arrivent sur le marché en mars.

6 000 tonnes par an

Les fruits sont cueillis à un stade de maturation proche de la maturité naturelle, conditionnés sur place et livrés directement aux grossistes du Min de Toulouse et aux centrales d’achat des GMS. Lorsque les 102 000 m² de serres seront en activité, l’entreprise mettra 6 000 tonnes de tomates par an sur le marché midi-pyrénéen, sous la marque « Tomate de Toulouse », dont 3 000 tonnes de grappes et autant de variétés qui apporteront une diversification.

Trente-cinq emplois ont été créés pour le moment, et une centaine devrait l’être d’ici à 2018. Il est aussi question, à terme, de monter une serre pour produire du concombre et d’utiliser 20 ha supplémentaires pour installer de jeunes maraîchers sur des cultures en pleine terre.

Florence Jacquemoud

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